Qui est là ? [PV Kenshi]

[rp privé comptabilisé]

Ce matin là, je me levai, le cœur lourd. C'était le 7ème anniversaire de la mort de mes parents. Pas de quoi vous réjouir dès le réveil, je vous rassure.
Je fis un effort phénoménale pour aller me laver, me coiffer et m'être un habit un peu plus distinguée que d'habitude. J'avais comme projet d'aller dans la forêt, l'endroit préféré de mes parents.
J'optai pour une robe courte et noir, avec une fleur blanche sur l'épaule, symbole de paix. J'attachai mes cheveux avec une barrette noire aussi et décorée des même fleurs blanches que sur la robe.
Évidemment, je n'oubliai pas de m'armer, on ne sait jamais ur qui ou quoi on peut tomber dans cette forêt, même si j'avais l'intention d'éviter les endroits trop sombres.
Je pris une sacoche en cuir et fourrai dedans de la nourriture. Enfin, je descendis dans les écuries de l'auberge et enfourchai ma monture avant de me dririger vers la forêt au triple galop.
Alors que le vent matinal me fouettait le visage, alors que mes yeux me brûlaient et alors que les souvenirs m'assaillaient, je me mis à pleurer. Je détestais pelurer. Et pourtant, mes armes voulaient dire à quel point mon coeur saiganit. J'avais mal de l'absence de mes parents. Cette absence qui le même jour tous les ans creusaient un trou béant dans ma poitrine.
Oui, je souffrais, et personne ne pourrais jamais changer cela.

J'arrivai enfin à la lisière de la forêt et décidai de continuer à pied. Je laissai minuit dans une petite clairière avant de m'éloigner en courant. J'étais une elfe, et ceux de ma race étaient réputés pour courir vite sans la moindre fatigue.
Au bout d'une heure ou deux, je m'écroulai à terre, au cœur de la forêt sombre, épuisée, malgré moi. J'aspirai un peu d'énergie végétale et me relevai, lorsque j'entendis un léger bruissement. Ce n'était pas le bruissement des feuilles à cause du vent. Et si c'était un de ces scientifiques ? Il n'allait pas faire long feu...
Je lançai mes mains à présent vertes en avant, projetant ainsi des ronces dans la direction du bruit en hurlant :

QUI EST LA ?!

Je poursuivais un énorme sanglier dans cette forêt sombre, lorsque je vois, de par mes yeux de vampire, ce qui me semble être une elfe. Je laisse tomber ma proie, pour la première fois depuis que je chasse. Je tente de m'approcher le plus près possible, en espérant qu'elle ne me voit pas. Ni qu'elle m'entende, d'ailleurs. Dans ma tentative de discrétion, je marche malencontreusement sur une brindille. Je perds toute discrétion, et je tombe dans le buisson après qu'une grosse branche morte m'ait fait un croche-pied.
"Saloperie de branche !" jurais-je intérieurement.
J'entendis l'elfe se tourner dans ma direction. Un instant après, je l'entendais dire :

QUI EST LÀ ?!

Je me demandais si je devais me lever, répondre et me montrer, ou bien rester caché, en espérant qu'elle reprenne sa route, soit effrayée, soit impatiente, en ne voyant personne lui répondre.
Après quelques secondes de réflexion, je me levais.

Bonjour gente elfe, ô si belle dans cette tenue, bien que triste, malgré qu'elle soit accordé à cette forêt.

Je me montrais devant elle, qui était toujours méfiante, et je continuais :

Je me suis arrêté de poursuivre ma proie pour vous admirer quelques instants, quand, en tentant de m'approcher, je me suis pris les pieds dans une maudite branche. Je m'excuse si je vous ai fait peur.

Elle ne bougeait pas.

Je m'appelle Kenshin. Vous n'avez rien à craindre de moi, affirmais-je en appuyant mes dires via ma droite posée sur mon coeur.

Un homme sortit des buissons. Je l'observai en détaillant chaque parcelle de son corps musclé Il était plutôt grand, sa peau pâle contrastait avec ses cheveux et ses yeux sombres. Ses traits fins et son allure viril faisait de lui un homme très beau. Aucun doute, il s'agissait d'un vampire avec l'allure d'un dieu.
Sa voix masculine et mielleuse m'arracha à sa contemplation :

Bonjour gente elfe, ô si belle dans cette tenue, bien que triste, malgré qu'elle soit accordé à cette forêt.

Non, mais ! Pour qui se prenait-il pour se foutre de moi de la sorte ? Quel gâchis ! Comment un vampire aussi beau pouvait-il être aussi insolent ?
J'avais vraiment l'air triste ? Bon, en même temps, quand on voit quelqu'un habillé en noir avec la tête baissée, on pouvait facilement déduire que quelque chose n'allait pas. Surtout quand ce quelqu'un en personne avait assez de cran pour se promener seul dans une forêt aussi sombre, comme le vampire venait justement de le souligner.

Je me suis arrêté de poursuivre ma proie pour vous admirer quelques instants, quand, en tentant de m'approcher, je me suis pris les pieds dans une maudite branche. Je m'excuse si je vous ai fait peur.

Il... Chassait ? Des animaux ou... des êtres humains ? Je déglutis. Il reprit en posant sa main sur son cœur :

Je m'appelle Kenshin. Vous n'avez rien à craindre de moi

Ah, ben non, alors, il devait poursuivre une de ces biches ou un de ces sangliers qui n'avaient pas eu la chance de rencontrer le dénommé Kenshin. Il n'avait pas l'air méchant, quoique, avec son air de vampire, il était quand même un peu effrayant. Sur mes gardes, je m'approchai lentement en posant ma main sur le pommeau de mon épée, prête à me défendre si besoins. Une fois assez proche de lui, je lui lançai :

Et moi, je suis Endërr. Ne bougez plus, ou vous êtes un vampire mort.

Ben oui, on ne savait jamais, même si son regard innocent contredisait mes actes. Je baissai mon arme et la rangeai, finalement.

Excusez ma méfiance, voulez vous ?

Suite à mes mots, elle s'approcha de moi en se préparant à sortir son épée. Par précaution, je préférais ne pas bouger. Bonne intuition :

Et moi, je suis Endërr. Ne bougez plus, ou vous êtes un vampire mort.

Sur le coup, je crois que je déglutis lentement. Mais je ne bougeais pas un cil. Elle reprit la parole après avoir lâché son arme.

Excusez ma méfiance, voulez vous ?

Je la comprends. J'aurais très bien pu lui sauter dessus, et, au choix, la mordre, ou la tuer.

Je vous comprends mademoiselle Endërr, répondis-je sereinement. Sachez que les seules personnes que je tue sans raison sont les scientifiques. Petite cause personnelle.

Je la dévisageais, à présent qu'elle était plus proche. Plus calme, son visage restait fermé et assez triste. Ces traits pas très gais m'ont alarmé, et j'ai pris l'initiative de poser une question :

Si je puis me permettre, pourquoi vous promenez-vous dans cette forêt aussi sombre que votre robe ?

Le vampire se racla la gorge une fois que j'eus rangé mon arme et déclara, sur un ton assez amical, si on peut dire :

Je vous comprends mademoiselle Endërr. Sachez que les seules personnes que je tue sans raison sont les scientifiques. Petite cause personnelle.

Et bien ! Nous étions deux à détester les scientifiques ! Ces gens là, avec leur grosse tête qui prétendent tout savoir sur tout. Ces gens là qui ne croient pas à la magie, qui ne jugent que par leurs sciences totalement ridicules et indigestes. Ces gens là qui ont détruits notre paix mondial et qui ont eu le droit à un royaume à eux tout seul, alors qu'ils ne le méritant pas ! Parce que, ces gens là, dont je parle en ce moment même, n'ont pas fait que briser la paix, mais ils ont aussi brisés des milliers et des milliers de cœurs orphelins, comme le mien, et peut-être le sien...
Il reprit :

Si je puis me permettre, pourquoi vous promenez-vous dans cette forêt aussi sombre que votre robe ?

Sur le coup, je me sentis moins seule. Je n'étais pas la seule personne au monde, chiante et curieuse. je laissai échapper un léger soupir de soulagement et répondis sur un ton amical et que je voulais léger -bien que ce ne fut pas le cas- :

Mes parents sont morts il y a pile sept ans... je leur rends hommage, ils adoraient la forêt... Je hais les scientifiques.

D'après son soupir, je concluais que j'avais touché certainement un point sensible. Je n'ai pas manqué à mon intuition, qui se vérifie avec sa réponse :

Mes parents sont morts il y a pile sept ans... je leur rends hommage, ils adoraient la forêt... Je hais les scientifiques.

Je la comprends parfaitement. Voilà énormément de temps que mes parents sont morts... Je me demande si cela ne fait pas aujourd'hui un siècle... Je comprends parfaitement sa peine. Moi-même en si longtemps n'arrivant pas à me remettre de l'absence de mes géniteurs en cent ans. Malgré ça, je n'ai jamais voulu leur rendre hommage d'une quelconque façon. Ils auraient certainement trouvé ça inutile.
De plus, elle hait aussi les scientifiques. Décidément, cette Elfe a des points communs avec moi.
C'est pourquoi je m'approchai d'elle, et avec un bras doux et léger, la porta vers une pièce ressemblant à un banc.

Suis-moi... Assis-toi près de moi... Là, voilà.

Je tentai de la mettre en confiance. C'était le principal. Je voulais lui remonter le moral.

Dis-moi, Endërr, pourquoi hais-tu les scientifiques, toi aussi ?

Kenshin s'approcha gentiment de moi ; à le voir, il ne désirait me faire aucun mal. Tant mieux, je n'avais pas envie d'abîmer la jolie herbe si verte aujourd'hui, en ce moment de deuil. Il posa sa main rassurante sur mon épaule, et le contact de sa peau glacée dénuée de vie sur mon épaule chaude me fit frissonner. C'était le seul inconvénient avec les vampires. Il me conduisit jusqu'à un tronc renversé de telle sorte qu'il formait ainsi un banc en bois.

Suis-moi... Assis-toi près de moi... Là, voilà.

Sa vois chaude -contrairement à sa peau- et rassurante me fit sourire. Au moins, lui, il n'était pas comme tout les autres. Lui, il était plutôt amical, doux et attentionné.
Je m'assis à côté de lui, comme il le souhaitait, et sa présence à mes côtés arrivait à me faire presque oublier ce pourquoi j'étais venue. Je commençais à penser "Quel charmant jeune -peut-être vieux...- homme !" Mais, les vampires, ce n'était pas torp mon truc.
Kenshin reprit :

Dis-moi, Endërr, pourquoi hais-tu les scientifiques, toi aussi ?

Oula, ben voilà, il était aussi curieux que moi, j'aurais du savoir qu'il allait me poser cette question là. Je baissai la tête, presque en colère. Il était vraiment stupide, celui-là ! Je venais de lui dire en même temps que je haïssais les scientifiques et que mes parents étaient morts. Il aurait quand même pu faire le rapprochement... Enfin, bon, il n'était peut-être pas aussi intelligent qu'on pouvait le penser aux premiers abords...
Je me levai brusquement, les poings serrés à la simple idée de penser "scientifiques". Je répondis, la voix tremblante de haine :

Je n'aime pas les scientifiques, comme la plupart des autres créatures magiques ! Je compte bien devenir Chasseur dans quelques année... Mais là n'est pas la question. Tu me demande pourquoi je n'aime pas les scientifiques ? Et bien c'est simple. Ces grosses têtes qui prétendent tout savoir n'ont rien dans le crâne et ne jugent que par leur foutue science ! Ça les amusent de disséquer des elfes et des vampires, et des fées et des hybrides et.... enfin bref, ils ont tués mes parents.

Suite à ma question, je la senti en colère. Elle se leva brusquement, les poings serrés, le visage tournant au rouge, et la voix haineuse (je m'en doutais un peu, la curiosité est mon plus grand défaut...) :

Je n'aime pas les scientifiques, comme la plupart des autres créatures magiques ! Je compte bien devenir Chasseur dans quelques année... Mais là n'est pas la question. Tu me demande pourquoi je n'aime pas les scientifiques ? Et bien c'est simple. Ces grosses têtes qui prétendent tout savoir n'ont rien dans le crâne et ne jugent que par leur foutue science ! Ça les amusent de disséquer des elfes et des vampires, et des fées et des hybrides et.... enfin bref, ils ont tués mes parents.

Bingo. J'avais raison. En vérité, je m'attendais à ce qu'elle m'apprenne que ce sont les scientifiques qui ont tués ses parents. Il faut à présent que je la rassure. Comment vais-je m'y prendre ?
Je la regarde quelques secondes se libérer un peu de sa colère, pendant que je réfléchis à ma façon d'agir. Une idée commence à poindre.

Rassis-toi Endërr. J'ai quelque chose à te dire.

Kenshi me regarda quelques instants. Sans doute était-il surpris de ma réaction... Je m'en fichais. Il avait voulu savoir ?ben voilà, il savait, maintenant. Et s'il n'était pas contente et bien, c'était tant pis pour lui. Je n'aimais pas les scientifiques point barre.
Il finit par lâcher :

Rassis-toi Endërr. J'ai quelque chose à te dire.

J'obéis et m'assis donc à côté de lui. Que voulait-il encore ? Au bout du rouleau, je me pris la tête entre les mains et fus secouée de sanglots, bien malgré moi. Leur absence me faisait mal. Je ne voulais pas paraître faible ! C'était d'ailleurs la dernière chose que je souhaitais. Mais les sanglots douloureux qui m'étouffaient ne voulaient pas s'arrêter. Mes yeux me brûlaient, ma gorge se serrait et mon cœur saignait. Oui, vraiment, je n'allais pas bien. Et même sa présence chaude et rassurante ne pouvait taire le chagrin qui hurlait sa présence en moi à grands coups de couteau.

À ma demande, elle se rassit. Mais elle fut prise de sanglots incessants. Ses pleurs me déchirèrent le coeur. Je pris alors ses mains dans les miennes.

Endy, regarde-moi.

Elle leva ses yeux vers moi, mais les larmes ne cessaient pas de couler. Je me retins de ne pas faire de même.

Écoute-moi, je te comprends parfaitement. Saches que les scientifiques ont mutilés mes parents sous mes yeux, il y a aujourd'hui cent ans. Reste forte, sinon tu ne pourras jamais tenir. Le passé est toujours nostalgique. Reste au présent, et admire ton futur. Tout ira mieux.

Mes conseils n'étaient pas très sincères... Moi-même n'arrivant pas à garder mes propres conseils en tête...
Avec précaution, je lui essuyai le visage. Les yeux encore rouges, elle ne paraissait plus pleurer. Je lâchai ses mains et écarta les bras.

Allez, si tu le souhaites, viens dans mes bras. Ils ne sont peut-être pas très chauds, mais ils sont grands et apportent du réconfort.

Kenshi tenta de me consoler, en prenant gentiment mes mains dans les siennes, comme l'aurait fait un de mes proches... Il me dit simplement :

Endy, regarde-moi.

Je en fis presque pas attention à la familiarité dont il faisait preuve envers moi. J'obéis encore une fois. Comment refuser devant une voix si douce, si réconfortante ? Je levai péniblement la tête, avec hésitation. Lorsque je croisai son regard, il me sembla apercevoir une lueur de tristesse. Malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de pleurer. Si j'avais pu, j'aurais stoppé cette "inondation de douleur", mais rien à faire. Mes larmes salée creusaient un sillon argenté sur mes traits empreint de chagrin. Kenshin déclara :

Écoute-moi, je te comprends parfaitement. Saches que les scientifiques ont mutilés mes parents sous mes yeux, il y a aujourd'hui cent ans. Reste forte, sinon tu ne pourras jamais tenir. Le passé est toujours nostalgique. Reste au présent, et admire ton futur. Tout ira mieux.

Mouais, c'était plus facile à dire qu'à faire. il en avait de bonnes lui... Mais quand même ! Il avait vu ses parents se faire disséquer devant ses yeux ! A côté des siens, mes problèmes paraissaient totalement minables.Okay, j'avais perdu mes parents, okay, j'étais triste. Mais comme on dit, tout est relatif...
A ma grande surprise, il ouvrit grands ses bras en disant :

Allez, si tu le souhaites, viens dans mes bras. Ils ne sont peut-être pas très chauds, mais ils sont grands et apportent du réconfort.

Pff... Devant son air de clown, je ne pus m'empêcher de sourire. je me jetai dans ses bras. Oui, il n'y faisait pas très chaud, mais c'était assez confortable... Et puis rassurant aussi... J'enfouis ma tête dans ses épaules et murmurai :

Merci.

Je ne le connaissais que depuis quelques minutes mais, déjà, la confiance aveugle naissait entre nous deux.

Après avoir sourit, elle se jeta dans mes bras. Une fois bien installée, elle me murmura :

Merci.

(quelques minutes plus tard)

Après avoir regardé le panorama depuis ma place assise, je baissai les yeux vers Eldërr. Je me rendis compte qu'elle s'était endormie. Je bougeai alors très délicatement pour pouvoir mettre mes mains sur ses épaules. Je tentai de l'éloigner un peu de mon torse, voir si elle allait se réveiller. Rien n'y faisait. J'admirai donc son visage, à présent sans aucune larme. La seule fille qui a été aussi près de moi dans ma vie, c'était Choko, ma soeur. Cela me fait bizarre, tout à coup. Je me rendis compte que je lui caressais les cheveux. Je m'arrêtai, et m'empressai de la réveiller.

Endy ? Endy ? Réveille-toi.

Une fois ma tête posée contre son épaule, je laissai mon esprit vagabonder ailleurs. Je revis les visages de mes parents, comme je me les étais souvent imaginé depuis leur mort. Mais à présent, ils souriaient. Ils n'avaient plus cette expression d'horreur et de douleur. Ils souriaient. Ils me souriaient. Alors, le cœur léger, je me mis à rêver d'autre chose. J'eus une pensée pour ma jument toujours à la lisière de la forêt puis une pour Alamea qui devait encore être en train de s'entrainer près d'un lac.
Je vis le visage de ma meilleure amie s'effacer dans la lumière blanche lorsque je sentis une main froide me caresser les cheveux. Puis, une voix claire et douce me parvint aux oreilles :

Endy ? Endy ? Réveille-toi.

J'ouvris péniblement les yeux, la lumière m'aveuglait, bien que nous fûmes dans un endroit sombre. Une fois que le sol cessa de tourner et que le contour de ce qui m'entourait redevint net, j'aperçus Kenshin, devant moi, tout sourire. A voir sa tête, je m'étais endormie. Zut, j'avais eu l'air de quoi, moi ?! "Espérons que je n'ai pas ronflé" pensai-je, soudain nerveuse.
Je clignai des yeux et fis un bond en arrière. Je bafouillai :

Oh, je... toutes mes excuses, je suis désolée... J'espère que je ne t'ai pas dérangé...

À son réveil, elle était gênée de s'être endormie. Mais, après tout, c'est bon signe. Tout d'abord parce qu'elle a eu assez confiance en moi moi se blottir contre moi et s'endormir. Et ensuite parce que au moins, ça me fait une amie à Lirafend. Du moins, je pense qu'elle accepterait de le devenir.
Elle fit un bond en arrière, et bafouilla une phrase, qui restait quand même compréhensible :

Oh, je... toutes mes excuses, je suis désolée... J'espère que je ne t'ai pas dérangé...

Déranger ? Moi ? On ne me dérange jamais. C'est quand même moi qui lui avait proposé de se mettre dans mes bras. En tout cas, j'espère que maintenant elle va mieux. J'ai fait de mon mieux pour la réconforter, je serais déçu si elle n'allait pas ne serait-ce qu'un tout petit peu mieux.

Ne t'inquiètes pas, tu ne m'as pas dérangé. Tu as un beau visage tu sais, quand on le regarde de près.

Je lui souri. Je crois qu'elle m'a rendu mon sourire. Je me raclai la gorge :

...Enfin bref. Tu vas mieux maintenant ?

Ne t'inquiètes pas, tu ne m'as pas dérangé. Tu as un beau visage tu sais, quand on le regarde de près.

Il sourit. Je souris. Je rougis. C'était bien la première fois qu'un homme -vampire ou non- me disait que j'étais belle. Je me sentis toute bouleversée. Oui, en effet, Kenshin était vraiment charmant...
Il demanda, après s'être raclé la gorge :

...Enfin bref. Tu vas mieux maintenant ?

Que pouvais-je lui répondre ? Je n'allais pas lui dire que je pétais la forme, non plus, ce serait mentir. Mais si je lui disais que j'étais encore triste, il allait s'ne vouloir... C'était vriament une question très embêtante qu'il me posait là... Je finis par opter pour la réponse la moins péjorative et déclarai sur un ton assuré :

Oui, je vais mieux que tout à l'heure en tout cas.

Bon, d'accord, il était sympa, charmant et beau, mais je n'avais pas prévu de passer la journée à taper la discute avec un homme comme lui. Ce n'était pas du tout le but du voyage. D'ailleurs si ça avait été le cas, je me serais bien mieux habillée. Ben oui, quand on cherche quelqu'un avec qui partager sa vie, on s'habille pas comme si on allait à un enterrement. Moi, c'était différent. J'allais à un enterrement. Un enterrement spirituel, certes, mais un enterrement tout de même.
J'avalais ma salive avec difficulté et me levai. Je lui adressai un sourire amical avant de lui dire :

Je suis désolée mais je dois rejoindre la tombe de mes parents... Bien sur ils n'y sont pas enterrés, mais disons que si leur corps n'est pas concret, il y est abstrait. Je dois te laisser, désolée....

Je tournai les talons et m'arrêtai brusquement. A deux, on était toujours plus solides, plus forts. L'union fait la force, comme on dit...
Je me retournai vers lui et déclarai, un sourire naissant sur les lèvres :

...à moins que tu ne veuilles m'accompagner.

Elle mit un moment à répondre. Elle réfléchissait sûrement. Elle hésitait à donner une réponse, c'était bizarre. Elle allait peut-être mentir.

Oui, je vais mieux que tout à l'heure en tout cas.

Menteuse ! Je ri intérieurement. C'était quand même dommage de ne pas avoir réussi à lui retirer sa petite déprime. Ça passera pour elle aussi.
Elle déglutit avec difficulté avant de me reparler, avec un sourire forcé mais restant amical :

Je suis désolée mais je dois rejoindre la tombe de mes parents... Bien sur ils n'y sont pas enterrés, mais disons que si leur corps n'est pas concret, il y est abstrait. Je dois te laisser, désolée...

Erreur. C'est une chose à ne jamais faire. Non pas pour ne pas rendre un hommage aux parents, mais pour éviter de se trouer le coeur années après années.
Elle commençait à s'en aller, quand elle s'arrêta, se tourna vers moi, et un sourire aux lèvres me dit :

...à moins que tu ne veuilles m'accompagner.

Je me levai brusquement. Alors là, avec plaisir. L'occasion rêvée de me rapprocher d'elle et nouer une amitié, malgré pour nous deux ce jour si triste. Il faut dire... À cause d'elle, je me suis rappelé de souvenirs que je pensais enfouis assez profonds à l'intérieur de moi-même.

Tout le plaisir serait pour moi de t'accompagner, ma chère Endy !

Kenshin se leva brusquement. Je reculai d'un pas, légèrement apeuré. Il lança avec beaucoup d'entrain :

Tout le plaisir serait pour moi de t'accompagner, ma chère Endy !

A quoi pensait-il donc ? Que ça allait être amusant de voir des tombes ? Après, libre à lui, mais bon... Il ne fallait pas non plus qu'il se fasse de faux espoirs...
Il me rejoignit en quelques enjambées -oui, il fallait dire qu'il était plutôt grand... il devait me dépasser de.. disons, une tête ? Si ce n'était plus- et sans lui adresser un seul regard, je tournai les talons, attendant qu'il me suive. Je ne voulais pas qu'il me voit comme je l'étais réellement : faible, vulnérable, déchirée. Cela lui ferait trop de peine. Je pris quand même la peine de me tourner vers lui, toujours tête baissée pour éviter de croiser son regard et dis tout simplement

Merci...

Puis je me remis à avancer, de plus en plus vite. Oui, plus tôt nous serons arrivés, plus tôt je partirai de cet endroit triste...
Nous arrivâmes enfin, après quelques minutes de marches, sans dire mot, devant un gigantesque arbre au tronc sombre A ses pieds, deux croix claires se découpaient dans l'ombre du feuillage. J'avais bien choisi l'emplacement car, du début de l'après midi au soir, le soleil était orienté de telle façon que les tombes étaient toujours éclairées par le seul rayon qui arrivait à percer le toit sombre des branches entremêlées.
Je m'accroupis et passai délicatement ma main aux alentours des tombes. Aussitôt, des plantes multicolores poussèrent et s'ouvrirent, découvrant ainsi un arc en ciel de pétales.

Malgré que j'essayais d'apporter la bonne humeur à sa tristesse, je savais qu'elle était totalement déchirée. Même pas mon envie de l'accompagner la rendit plus heureuse. Elle ne fit que me remercier la tête baissée.
Ensuite, j'eus du mal à la suivre. Elle avançait de plus en plus vite, presque à en courir. Je ne me mis qu'à marcher un peu plus rapidement, et je restais juste un peu derrière elle. Nous arrivâmes devant un gigantesque arbre. Au pied de ce dernier reposaient deux tombes, éclairées elles seules par un rayon de soleil.
Endërr s'approcha, et des fleurs apparurent, créant un arc-en-ciel de pétales de fleurs en tout genre.
Après avoir réfléchi, j'écris sur la terre meuble quelques mots, avant de partir discrètement :

Nous nous reverrons Endy, et je t'oublierais jamais.

Kenshin

Je ne l'entendis pas partir.
Lorsque, après avoir pleuré un bon moment devant les tombes en pierre je m'étais retournée pour croiser le regard réconfortant de Kenshin, je n'avais aperçu que les arbres. Il n'était plus là.
Je me levai et étendit mon corps endolori. Pendant combien de temps étais-je restée à genoux ? Une heure, sans doute. Peut-être deux. Mais pleurer ne servait à rien. Je me sentais toujours aussi lourde de chagrin. Je secouai et baissai la tête. Je fis un pas en avant lorsqu'une inscription sur la terre sèche me sauta aux yeux. Il était écrit, avec une écriture gracieuse et souple :

Nous nous reverrons Endy, et je t'oublierais jamais.

Kenshin

Je souris. Kenshin était vraiment formidable. Il m'avait laissé seule, pour me laisser avec mes souvenirs. Je leva les yeux vers le ciel, et une horde d'oiseaux s'envola vers les nuages, libres.
Pourquoi rester coincée dans le passé ?
Pourquoi ne pas vivre le moment présent ?
Pourquoi ne pas regarder l'avenir qui nous attend ?
Peut-être à cause de la mort d'êtres chers ?
Mais aujourd'hui, je compris, à cet instant même où je vis les ailes gracieuses secouer le vent, que le passé n'avait plus d'importance. Je devais continuer à vivre, après tout il n'est écrit nul part qu'à la mort d'un être aimé, le temps se fige, n'est-ce pas...?